Perag taùein bepred, pen dé er wirioné ?

13 février 2009

La réforme des Universités

Les universités françaises doivent être réformées, on ne peut prétendre le contraire. Dans toute l'Europe, et ailleurs, il y a des universités prestigieuses dont les noms font rêver, et en France on semble n'accéder à l'université que par défaut. Ce n'est pas normal. Nous avons de bons chercheurs, de bons enseignants, de bons étudiants, de bonnes filières de formation mais sans reconnaissance et sans lisibilité. Il faut faciliter la promotion des grandes universités françaises.
Et pour cela je reste persuadée que l'autonomie est la meilleure des voies. Mais l'autonomie comprise comme une réelle décentralisation, comme un respect de la liberté, et non comme la dérégulation et l'arbitraire. Les présidents d'université doivent être totalement indépendants du pouvoir politique. Et le président d'université ne doit pas lui-même concentrer tous les pouvoirs. L'évaluation des enseignants-chercheur doit être proprement universitaire, académique et intellectuelle, et non comptable ou politique. On ne juge la qualité d'un travail aux capacités de flagornerie de son auteur ni au nombre de pages de ses publications !!!
Sarkozy trahit encore et toujours son manque de connaissance des enjeux en profondeur et son manque de hauteur. Alors pourquoi tient-il encore et toujours à s'exprimer et à décider ? Pourquoi tient-il à étaler son incompétence et à s'illustrer par ses propos offensants pour le monde de la recherche :
"... pardon, je ne veux pas être désagréable, à budget comparable, un chercheur français publie de 30 à 50% en moins qu'un chercheur britannique dans certains secteurs. Évidemment, si l'on ne veut pas voir cela, je vous remercie d'être venu, il y a de la lumière, c'est chauffé... On peut continuer, on peut écrire..." Déclaration de ce 22 janvier.

Pour moi le fond du problème est le mépris personnel et assumé (j'allais dire "décomplexé, mais non justement, je pense que toute son attitude découle des complexes de l'ancien élève et de l'étudiant médiocre qu'il fut, il a des comptes à régler...), mépris de Sarkozy pour la recherche et la culture en général. Il peut admirer une forme d'intelligence, brillante, cynique, efficace, tueuse si possible, mais il est hermétique à tout esprit de réflexion, de sagesse, de maturation, d'approfondissement.
Sarkozy n'est pas un homme de culture, il n'accorde aucune valeur à l'intériorité, seuls l'intéressent la surface, l'apparat, le profit, la rentabilité, ce qui se voit, s'évalue, le clinquant.
On a l'impression qu'il n'a pas encore compris la différence entre budget de fonctionnement et budget d'investissement. Il n'est pas homme à bêcher l'hiver ou à bouturer patiemment, il préfère acheter des plants déjà hauts et les faire mettre en place à grands frais, tout dans la frime. Mais ces plants-là meurent plus souvent, dépérissent et se dégarnissent par le bas...

1 commentaire:

Christine Bellégo a dit…

Je lis dans une dépêche de ce soir la position d'Axel Kahn qui paraîtra demain dans le JDD :
"Favorable" à l'évaluation des enseignants-chercheurs, Axel Kahn rappelle par ailleurs avoir "toujours été un partisan de l'autonomie des universités, de la loi LRU", et se dit prêt à quitter son poste si celle-ci était remise en cause.

"Je crains que la situation devienne incontrôlable, que les opposants à l'ensemble de la réforme montent au créneau pour réclamer un second round contre la loi LRU dans son intégralité", explique-t-il. "Le principe d'université 'universelle' que je défends est attaqué de toutes parts. Si l'autonomie des universités est remise en cause, je quitterai la présidence de Paris V-Descartes. Je démissionnerai". AP

Je partage totalement sa position et c'est pour cela que j'émets des réserves sur les motivations des opposants à la réforme. D'accord pour limiter le pouvoir du Président d'université, mais pas d'accord pour remettre en cause l'autonomie des universités.